Depuis ces dernières années le projet atomique est
devenu le jeu du régime et la politique des pays
spoliateurs s’est transformée en politique du bâton
et la roue ; les directeurs des festivals aussi ont
adopté une nouvelle façon vis-à-vis des films
exportés de la République Islamique. Dans cet
écrit, je n’ai pas l’intention de traiter ce sujet
car je l’ai déjà abordé dans plusieurs d’autres
articles et ai montré comment un cinéma qui
prétendait être le premier cinéma au monde, en très
peu de temps, a perdu toutes ces victoires et ses
honneurs et qu’aucun festival ne fait plus attention
à ces films humanistes et poétiques de la république
de « non-humain ». Cette politique continue
aujourd’hui mais il ne faut pas se leurrer car le
lendemain du jour où l’occident sera rassuré du
contrôle sur les politiques des mollahs, il
revalorisera toutes les dimensions de ce cinéma
humaniste iranien.
Aujourd’hui, les mêmes cinéastes participent à tous
les festivals sans présenter de film comme Madame
NIKI KARIMI. Toujours habillée d’un style royaliste
et méritant le châtiment islamique, elle circule
d’un festival à un autre, au nom du régime
d’Ahmadinejad. Mais cette grande dame ne pourra pas
remplir la place vide d’autres réalisateurs et avoir
tous leurs privilèges. C’est Kiarostami qui a
entraîné cette dame dans tous les festivals.
Aujourd’hui, il a un autre projet pour rendre de
nouveau l’honneur perdu de la république islamique :
vous connaissez certainement Juliette Binoche
l’actrice du film « Le patient anglais » !
Aujourd’hui, elle veut guérir les maux d’un régime
malade. Elle est d’ailleurs allée en Iran pendant le
gouvernement d’Ahmadinejad. Depuis longtemps, il y
a des publicités qui annoncent qu’elle va jouer dans
un de ses films talentueux et mondiaux. Ceci n’est
pas un problème en soi. Le film a certainement un
plan et un programme. Mais ça fait déjà deux ans et
le film n’a toujours pas commencé ! Ce maître
iconoclaste dont le cinéma est hors de l’ordinaire
et anti-récit et dont l’acteur n’y a pas de place.
La préparation de ce genre de film ne dépasse jamais
un à deux mois pourquoi alors le démarrage du
tournage prend autant de temps ! Il était prévu
d’ailleurs que M.Kiarostami envoie, après
Mademoiselle Niki, Hediyeh Tehrani aux festivals.
C’est le tour de Hediyeh d’être lancée et se
mondialiser dans le cinéma ! Mais soudainement,
c’est Juliette Binoche qui est entrée sur la scène
et Hediyeh s’est retirée par contrainte. C’est
d’ailleurs mieux car Juliette pourra modifier
l’image innocente que l’occident corrompu a
fabriquée de l’Iran pendant que le cinéma iranien
est absent.
C’est pour cette raison que la relation de Binoche
et Kiarostami ne se limite pas à une relation
acteur/ réalisateur et il continuera dans la ligne
des volontés de la République Islamique et son
principe du guide suprême. Le premier programme pour
lui s’est organisé en France et à Paris malgré la
politique anti-iranienne de Sarkozy et les réactions
du directeur du festival de Cannes. C’est pourquoi
le centre Pompidou doit consoler la république
islamique en organisant une exposition sur
Kiarostami. Un salon a été décoré de façon islamique
et les chers tapis persans remplacent les chaises du
salon et au lieu de la musique occidentale, nous
entendons les voix sacrée des processions de
Hossein, l’imam des chiites, et les invités enlèvent
leurs chaussures car on ne peut pas entrer avec des
chaussures à la mosquée sacrée de Pompidou ! Tout le
monde doit entrer pieds nus dans ce lieu sacré dans
un pays de sacrilège ! Mais qui sont les invités de
cette fête sacrée ? Mohammed Haghighat, le leader
des films iraniens et Bahman Ghobadi, le réalisateur
anti-régime ! Docteur Omid Rohani qui a été invité
de Téhéran et le directeur de la revue des Cahiers
de cinéma qui se sont convertis en Islam. Le
programme est composé d’un spectacle de procession
d’Imam Hossein, l’imam des chiites et c’est
Kiarostami qui l’organise comme il l’avait fait la
première fois à Rome qui y a déjà été accusé de
profiteur mais il a nié toutes les accusations et a
dit qu’il a rendu tout son devoir vis-à-vis des
saints de l’islam. Qui est-ce qui a appris les
règles de s’asseoir dans la mosquée de Pompidou aux
hérétiques. C’est Juliette Binoche, oui ne soyez pas
choqués ! Elle, comme responsable de la mosquée a
appris aux invités qu’ils doivent enlever leurs
chaussures et les prendre sous leurs bras et les
autres coutumes aussi (Ce rapport est réel mais si
il est raconté avec de l’humour !).
Ceci n’est pas toute l’histoire ! Après ce spectacle
Mme. Juliette entre dans la salle, la main dans la
main, avec Kiarostami ! Et ceci à quelle période ?
Quand le gouvernement d’Ahmadinejad élimine les
femmes mal voilées et les arrête en série et les
flagellent et déchire les bottes des femmes et le
fait de voir une mèche de cheveu est considéré
comme répandre les mauvaises mœurs dans la société.
Les femmes ne sont même plus capables de se promener
avec leurs maris et leurs frères sans qu’elles aient
des ennuis dans la rue. C’est dans ces jours que
Mme. Binoche entre dans l’ambiance sacrée de la
République Islamique. Mais comment elle y va dans ce
régime des Talibans ? Est-ce qu’elle respecte le
voile islamique ? Non, elle met un simple tissu sur
sa tête sans que cela cache vraiment ses cheveux.
Elle se promène à Téhéran avec cette même apparence
et les photographes diffusent les photos gaies
d’elle et de Kiarostami partout dans le monde. On
sait qu’il y a ces jours-ci des milliers de gardiens
de la révolution dans les rues pour arrêter les
femmes mal voilées mais personne ne cause aucun
d’ennui pour ce couple. Ils se promènent à Téhéran
comme ci ils se promenaient aux Champs- Ely Sées et
mangent des plats traditionnels iraniens. On
pourrait se demander que ce spectacle a été préparé
par le ministère de l’orientation d’islamique car
comment est-ce possible que l’on diffuse la nouvelle
des leur promenade dans toutes les presses alors que
le gouvernement d’Ahmadinejad ne proteste absolument
pas ? Mais il ne fait jamais croire à ces rumeurs
antirévolutionnaires et nous devons restés toujours
fiers de notre réalisateur de renommé
international.
Mais il faut trouver les raisons de voyage de
Juliette Binoche en Iran :
Elle a dit que jusqu’à présent, c’étaient les femmes
iraniennes qui venaient en occident, aujourd’hui,
c’est moi qui ai décidé de venir dans leurs pays.
Mais elle ne sait pas que c’est la pression de la
république islamique qui a fait sortir les femmes de
leur pays et les a envoyées en exil ? Malgré toutes
les calomnies et les affres, il y a eu beaucoup de
femmes des différents mouvements politiques à
l’intérieur de l’Iran ou en exil qui ont résisté
contre le fondamentalisme religieux et contre les
superstitions du régime et ce sont elles qui se
battent contre ce régime corrompu et non pas des
femmes au service du régime ou des femmes comme
Juliette Binoche qui veulent donner une bonne image
au régime.
Aujourd’hui les ambassades des pays occidentaux ont
fermé leurs portes et délivrent rarement des visas.
Mais les voyages simples et faciles ne sont
possibles que pour les femmes qui coiffent ce régime
comme Shirin Ebadi et son un million de défenseurs
car si la possibilité de sortir du pays s’offre à
n’importe qui, il ne restera pas une seconde avec le
virus des mollahs. Madame Binoche ! Ils ont pris le
peuple d’Iran en otage, comprenez-vous ?
De même, Madame binoche a dit qu’elle veut bien
connaître l’Iran et voyager dans plusieurs villes et
aider les gens le plus que possible. Quel important
programme ! Il faut féliciter cette dame ! Mais
est-ce qu’elle croit qu’en compagnie de Monsieur
Kiarostami et le ministère l’orientation
d’islamique, on peut atteindre ce genre
d’objectifs ? Madame Binoche ! Vous qui avez pleuré
pendant le spectacle d’Achoura au centre Pompidou,
vous qui avez maudit les ennemis de l’Imam Hossein,
demandez à Monsieur Kiarostami de vous emmener dans
les villes où la police ces jours-ci coupe les
mains et les pieds du peuple. Vous qui étiez
bouleversée par des scènes imaginaires d’il y a 1400
an, le fait de voir ces scènes en 2008 quelle
réaction va produire chez vous ? Ne seriez pas
honteuse de soutenir, consciemment ou
inconsciemment, les sauvageries du régime ?
« L a copie est égale à l’original! » ceci est le
nom du film de Kiarostami qui n’a toujours pas été
réalisé et on ne sait même pas s’il serra être
réaliser ou pas, peu importe ! On ne sait juste pas
si c’est Kiarostami la copie de Binoche ou Binoche
la copie de Kiarostami ?
Article de Bassir Nassibi |